La pensée computationnelle a été proposée pour la première fois par l'experte américaine en informatique Jeannette Wing en 2006. Selon Wing, la pensée computationnelle nous permet de « reformuler un problème apparemment compliqué en unités que nous sommes capables de résoudre, en le simulant, ou en incorporant ou en le transformant en autre chose ».
Il s'agit donc d'un mélange de compétences cognitives extrêmement utiles pour résoudre les problèmes quotidiens, y compris les plus délicats. Ce type de capacités, qui seraient un atout pour tous (et pas seulement pour les informaticiens), ont été défendues par la Communauté européenne comme des compétences clés pour les citoyens en général et une base dans l'enseignement obligatoire, au même titre que la lecture, l'écriture et les maths !
Qu'est-ce que la pensée computationnelle et comment pouvons-nous nous améliorer ?
Cette compétence peut être décrite comme :
- Décomposer un problème en plusieurs parties ;
- Analyser les données et les organiser de manière logique ;
- Déterminer quels éléments reviennent dans différentes situations ;
- Organiser les informations de manière ordonnée ;
- Élaborer les instructions pour résoudre les problèmes (création d'algorithmes) ;
- Enfin, apprendre l'expérience et l’utiliser pour résoudre de futurs problèmes.
Laissez-nous vous donner un exemple. Lorsqu'un enfant apprend à faire ses lacets, il construit dans sa tête un algorithme, ou plutôt une séquence d'opérations qui va lui permettre d'aller de A à B (lacer ses chaussures). Cet algorithme sera ensuite généralisé et appliqué à toutes les situations similaires.
Un élève qui essaie de résoudre un problème mathématique utilise également la pensée computationnelle. Le problème l’oblige à analyser et à organiser les données, à les diviser en unités plus petites, puis à appliquer les algorithmes corrects utilisés pour d'autres problèmes avec une structure comparable.
En plus de la pratique que les enfants acquièrent dans la vie quotidienne, nous pouvons trouver une multitude d'outils différents en ligne avec lesquels nos enfants peuvent jouer et perfectionner leur pensée informatique, leur créativité et leur capacité de résolution de problèmes. Le plus célèbre est sans aucun doute Scratch (https://scratch.mit.edu/), un environnement numérique conçu par le MIT de Boston qui permet aux utilisateurs d'inventer des dessins animés, des histoires, des jeux vidéo et des dessins artistiques... la seule limite est l’imagination !
Des outils comme celui-ci sont créés à l'aide d'un langage de programmation basé sur des blocs, c’est-à-dire des séquences d'instructions écrites pour définir le comportement et l'interaction des différents personnages et arrière-plans. Si vous avez des enfants âgés de 4 à 6 ans, nous vous recommandons de choisir ScratchJr (https://www.scratchjr.org/), la version junior du monde Scratch !
Une autre plateforme très célèbre pour améliorer la pensée informatique est Code.org (https://code.org/) : elle contient de nombreux exercices guidés qui permettront de découvrir le monde de la programmation et d'apprendre les notions de base de l'informatique de manière ludique.
Si, en revanche, vous souhaitez vous en tenir "au stylo et au papier", nous vous suggérons de télécharger le livre électronique gratuit intitulé Computer Science Unplugged (https://classic.csunplugged.org/books/) qui donne beaucoup d'idées intéressantes et d'exercices amusants qui aideront les enfants à apprendre progressivement les nombres binaires, les algorithmes, les graphiques et bien plus encore !
La pensée computationnelle et ses avantages
Il existe de nombreux langages de programmation différents, qui nous permettent ainsi d'améliorer nos capacités et nos compétences en matière de codage en créant des listes d'instructions qui seront utiles pour résoudre un problème.
Travailler le codage dans les expériences de jeu aide les enfants à développer des compétences numériques et transversales.
En effet, les activités de codage incitent les enfants à interagir avec les technologies. Les enfants peuvent interagir avec une variété d'outils numériques, tels que les ordinateurs ou les tablettes ; ils doivent souvent effectuer des recherches sur Internet, explorer des interfaces et organiser ou transférer des fichiers. Ce sont des exemples de compétences numériques à perfectionner et ils constituent une vraie opportunité de croissance pour les enfants de nos jours.
Pendant que les enfants jouent avec le codage, ils exercent également d'autres compétences : ils apprennent à planifier leur travail, ils procèdent par essais et erreurs afin d'atteindre leur objectif et ils apprennent la valeur des erreurs.
Toutes ces capacités sont des compétences transférables, ou non techniques. Elles sont universellement reconnues pour être indispensables dans la société d'aujourd'hui et dans le monde du travail du XXIème siècle.
Et n'oublions pas un autre facteur fondamental : coder, créer des enchaînements de blocs, inventer des produits numériques en fonction de ses passions et de ses centres d'intérêt, construire des robots sont autant d'activités qui permettent aux enfants de « repousser les limites » des usages et du regard ordinaire sur la technologie. D'utilisateurs passifs, ils deviennent des utilisateurs actifs (comme Seymour Papert le prédisait déjà dans les années 80) et cela les aide à se plonger dans les rouages du monde numérique et à devenir des citoyens conscients.
Maintenant que nous en savons plus sur le grand potentiel du codage et sur l'importance de la pensée informatique, nous pouvons commencer à jouer et à expérimenter !
