L'âge préscolaire est une étape particulièrement importante dans le processus de développement d'un enfant. Il s'agit d'une phase de collecte de compétences au cours de laquelle les enfants apprennent les bases qui leur permettront d'agir de manière indépendante et efficace en tant qu’individus.
Au cours de la petite enfance, les réseaux de neurones se mettent en place et un grand nombre de capacités sont activées par le contact avec l'environnement extérieur à mesure que les enfants acquièrent une capacité après l'autre, notamment des compétences motrices, cognitives, sociales et émotionnelles. *
Quelles émotions votre enfant ressent-il lorsqu'il s'apprête à entrer à l’école maternelle ?
Peur et anxiété ? Joie et curiosité ? Ou autre chose ?
Les parents peuvent apporter leur soutien en acceptant les sentiments de l'enfant, quels qu'ils soient, sans juger, sans plaisanter ou, pire encore, sans diminuer l'enfant. Évitez toutes les expressions comme : « Tu es trop grand pour pleurer » ou « De quoi as-tu peur ? », ou encore « Tu devrais être content, tu imagines le plaisir que tu auras à jouer avec d'autres enfants ? » …
Des mots comme ceux-ci sont non seulement inutiles, mais aussi susceptibles de faire se renfermer les enfants parce qu'ils se sentent incompris ou parce qu’ils ont l'impression que les adultes ne veulent pas comprendre leurs émotions.
Mais qu’est-ce que les émotions ?
Les émotions sont un ensemble de réponses corporelles et peuvent être déclenchées par des événements externes ou internes. Le processus émotionnel met en mouvement une série de systèmes physiologiques, cognitifs, motivationnels, expressifs et comportementaux qui s'influencent mutuellement.
Cela signifie que chacun de nous réagit à des événements externes ou internes (comme nos propres pensées) sans nécessairement en être pleinement conscient. Les émotions ne sont pas un phénomène que nous pouvons contrôler via un interrupteur marche/arrêt. Même les adultes peuvent être déconcertés par leurs propres émotions et être incapables de les contrôler.
Alors, comment un enfant est-il censé faire face à de chaudes larmes qui coulent sur ses joues, sachant qu'il n'a pas la capacité de s'arrêter ? Comment un enfant est-il censé faire face à son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine et incapable de changer son état d'esprit ?
Les adultes doivent s'abstenir de juger et éviter de dire aux enfants ce qu'ils doivent et ne doivent pas faire, se bornant plutôt à jauger ce qu'ils ressentent. L'adulte doit accepter et aimer l'enfant tel qu'il est avec son comportement, en s'efforçant de le comprendre.
La deuxième chose importante est d'être sincère en tant que parents et de ne pas cacher nos propres émotions.
Si votre enfant est sur le point d’entrer en école maternelle, comment vous sentez-vous ? Inquiet, heureux ou effrayé ?
Partagez vos émotions avec votre enfant. Il ne sert à rien de les cacher car votre cœur va battre la chamade, vos mains vont transpirer ou votre visage va pâlir. Tous ces signes révélateurs permettront à votre enfant de savoir que ce que vous dites est en contradiction avec vos sentiments.
Si nous voulons construire une relation de confiance avec nos enfants, nous ne devons pas prétendre être différents de ce que nous sommes. Si votre enfant sait que vous avez peur des nouvelles situations, il se sentira libre d'avoir peur. Et, si une scène triste fait couler une larme sur votre joue, ils n'auront pas peur de pleurer devant d'autres personnes.
Rappelez-vous que les enfants apprennent à aider quand ils sont aidés, à juger quand ils sont jugés, à accepter quand ils sont acceptés et à partager si d'autres partagent avec eux.
Il est essentiel d'avoir le bon timing. Non pas parce qu'un enfant est toujours trop jeune ou trop vieux (même si nous devrons adapter ce que nous disons et comment nous le disons en fonction de l'âge), mais simplement parce que nous devons saisir ce moment propice à l'apprentissage qui nous aidera à faire passer le bon message.
À quel genre de problèmes pourrions-nous être confrontés ?
Il existe un risque certain d'éprouver des sentiments inconnus et sans précédent qui n'ont pas encore été gérés ou régulés. C'est certainement l'un des aspects les plus délicats. Dans tous les cas, la maternelle est un terrain d'entraînement fondamental pour les enfants car ils découvrent de nouvelles émotions, ils apprennent à les reconnaître, les appellent par le bon nom et, surtout, ils apprennent à les gérer. Mais pour que tout cela se produise, les enfants doivent d'abord pratiquer.
Tous les enfants ont leurs propres personnalité et potentiel, ce qui implique leur propre rythme, leurs propres voies et besoins. Nous ne devons jamais essayer de les forcer à se conformer à un modèle établi. Au contraire, notre tâche est de leur permettre de s'exprimer et de rechercher leurs propres tactiques et ressources.
Comment devons-nous nous comporter envers eux ?
Il ne faut jamais commettre l'erreur de comparer un enfant à un autre. Les enfants sont de petites personnes et, en tant que tels, ils sont uniques et inimitables. Notre métier est tout simplement de prendre soin d'eux sans parti pris et sans les alourdir d'attentes en contradiction avec leurs propres besoins.
Nous devons nourrir un enfant comme une plante. Peut-être devrons-nous les orienter dans la bonne direction ou les soutenir émotionnellement, mais nous ne devons jamais agir à leur place ni leur imposer nos propres rêves. Chaque enfant a ses propres rêves, désirs et objectifs à atteindre. Donnons-leur de l'espace et du soutien, en créant des ouvertures et des opportunités pour que les enfants du monde entier puissent réaliser leurs aspirations !
*Carolina Cittone & Daniela Villani, Université Catholique de Milan